La méthode Padovan a été développée dans les années 1970 par Béatriz Padovan.

Enseignante en primaire au début de sa carrière, elle se consacre rapidement à ses élèves présentant des troubles d’apprentissage et a très vite remarqué que la plupart d’entre eux présentaient d’autres difficultés de tous ordres, comme par exemple des troubles de l’expression corporelle, de la rythmique, de l’orientation spatio-temporelle, de la coordination, de la motricité fine mais aussi des difficultés de comportement et de relation aux autres. Malgré tout le génie pédagogique personnel qu’elle pouvait mettre en œuvre pour accompagner au mieux ces enfants, elle faisait l’expérience de la limite entre la pédagogie et la thérapie.

 

Pour mieux les aider, elle entreprit alors de nouvelles études pour devenir orthophoniste…. Elle exerça un temps en cabinet mais devant la récidive ou la persistance de certains troubles, malgré les séances d’orthophonie répétées, elle voulut chercher plus loin. Elle s’intéressa particulièrement aux travaux de Rudolf Steiner qui décrivait les 3 étapes indispensables du développement d’un être humain : marcher, parler et penser et l’inter-relation entre les trois avec le fait que l’étape du « marcher » (plus largement l’étape du mouvement corporel) prépare l’étape du « parler » (la communication) qui prépare l’étape du « penser ».

Béatriz Padovan pris conscience qu’en orthophonie traditionnelle, elle rééduquait les difficultés de langage par des exercices liés au langage, et qu’on soignait donc le symptôme sans atteindre la cause. Elle décida donc de se pencher sur l’étape qui précède la parole en s’intéressant alors aux observations de Temple Fay, un neurochirurgien américain qui apportait un éclairage sur la maturation neurologique liée au développement du mouvement chez le petit enfant. Il décrivit, comment partant de l’horizontale du berceau en allant vers la verticale de la marche de l’adulte, et en passant par le rouler, ramper, marcher à 4 pattes, l’enfant mature son système nerveux, en partant des circuits les plus inconscients (moelle épinière, cervelet) pour aller jusqu’au cortex qui permet la pensée consciente.

Béatriz Padovan, à partir des observations scientifiques de Temple Fay, y ajouta son génie de pédagogue : elle proposa dans une séance, une récapitulation de ces mouvements de base en y apportant le rythme, thérapeutique par excellence.

 

Parallèlement à ça, elle étudie l’orthodontie et la neurologie pendant 6 Ans, ce qui lui permet de faire les liens entre le développement des fonctions de la bouche et la maturation du système nerveux dans l’étape du parler. Elle rajoute donc à cette récapitulation de mouvements de tout le corps, une récapitulation des mouvements premiers de la bouche : succion, mastication, déglutition et respiration, qui permettront le bon développement des organes et des fonctions de l’étape du « parler ».

Toute cette organisation se complète par une récapitulation du développement de la main et de l’œil, celui de l’ouïe étant stimulé par les poèmes et comptines qu’elle utilise pour créer le rythme.

 

En proposant toute cette récapitulation des mouvements du début de la vie, Padovan stimule le système nerveux avant la difficulté repérée (dyslexie, hyperactivité, instabilité comportementale, hypotonie…etc…). De ce fait, nous avons plus de chance de balayer la zone où l’étape de maturation a été lésée ou non stimulée. Cela entraîne donc une amélioration globale de tout l’être et c’est une des constatations que purent faire très vite Béatriz Padovan et les praticiens de sa méthode, en s’apercevant qu’avec ce travail, non seulement le langage et les divers troubles des apprentissages étaient grandement améliorés mais aussi que cela avait un impact important dans d’autres symptômes des adaptations à la vie quotidienne comme les troubles fonctionnels (énurésie, sommeil, digestif, respiratoires…), dans les domaines comportementaux (patients moins agressif, plus présents, diminution de symptômes « psy »…), ou émotionnels (plus joyeux, plus sereins…).

 

A toutes ces connaissances, que nous possédons aujourd’hui sur le système nerveux, s’ajoutent celles concernant la neuroplasticité : notre système nerveux se reconstitue et continue de se développer jusqu’à la fin de la vie… un savoir très prometteur pour l’évolution de tous les patients vers plus de possibles.